MicroLAS ou le séquençage de l’ADN en 10 minutes

Crédit photo : Estitxu Carton via Flickr

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Actuellement le séquençage de l’ADN est utilisé dans de très nombreux domaines comme en recherche fondamentale ou en clinique, avec la mise en place de tests de diagnostic ou de prédisposition de maladies génétiques ou de cancers, ou encore en criminologie.

Aurélien Bancaud, chargé de recherche au CNRS à Toulouse au sein du Laboratoire d’Analyse et d’Architecture des Système (LAAS-CNRS), a reçu cette semaine le 1er prix d’instrumentation de la Société Française de Chimie pour sa découverte d’une nouvelle méthode de séquençage de l’ADN. La méthode mise au point, baptisée MicroLAS, permet de « séquencer l’ADN en dix minutes au lieu des trois à quatre heures habituelles« .

Crédit photo : Eric Cabanis via AFP

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La méthode utilisée depuis les années 1970 consiste à déposer l’ADN sur une matrice, puis le passage d’un courant électrique au travers de ce gel déplace les fragments d’ADN selon leur taille. L’analyse dure plusieurs heures et comprend également en amont une étape de concentration (réplication) de l’ADN, nécessaire à cause de la faible sensibilité de cette méthode, ainsi qu’une étape de préparation du gel. Pour un rapide rappel, mais un peu plus complet, sur la méthode habituelle de séquençage c’est par ici (FNSNF).

Avec MicroLAS, plus besoin de matrice : l’ADN est déposé directement sur une puce comportant des « circuits fluidiques sur du silicium » avant de le soumettre à un champ électrique. C’est en 2012, alors que le chercheur tentait de ralentir l’écoulement de produit dans un ADN en utilisant un champ électrique, afin de pouvoir lire un séquençage, qu’il s’est aperçu que celui-ci « séparait l’ADN, sans besoin de matrice« . L’étape de concentration de l’ADN est elle aussi contournée, la nouvelle méthode étant de « 100 à 1000 fois plus sensible« .

Cette nouvelle technologie possède un potentiel considérable, l’augmentation de la sensibilité et la diminution du temps d’analyse et de préparation engendrant une diminution du coût de ce type d’expérience, et s’insère complètement dans l’essor actuel de la médecine personnalisée. Reste à voir maintenant comment adapter et démocratiser la technique pour une utilisation de routine.

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